Albert Camus : biographie
Albert Camus est figure emblématique de la littérature française. Disparu prématurément dans un accident de voiture, il a laissé derrière lui un héritage artistique et littéraire que le monde travaille aujourd’hui encore à promouvoir. Retour sur le parcours de cet homme qui préfère se qualifier artiste que d’intellectuel ou de philosophe.
La vie personnelle d’Albert Camus
Albert Camus est né le 7 novembre 1913 à Mondovi (actuellement Dréan) en Algérie. Il est le fils de Lucien Auguste Camus, mort à la guerre en 1914, alors qu’Albert n’avait qu’un an. Il n’a presque pas connu son père. A la mort de Lucien Auguste Camus, lui et son grand frère sont placés pupilles de la Nation. Ils grandirent auprès de leur mère, de leur grand-mère et de leurs de leurs deux oncles.
Admis à l’école communale de la ville, Albert Camus est un élève brillant. Son instituteur, Louis Germain le remarque dès 1923 alors qu’Albert n’avait que 10 ans. L’homme lui donne alors des leçons gratuites et l’inscrit, en 1924, sur la liste des candidats aux bourses malgré le désaccord de la grand-mère. Pendant ses années scolaires, Albert évolue sous la bienveillance de son professeur à qui il dédiera, plus tard, son discours sur le prix Nobel.
A sa sortie de l’école communale, Albert est reçu en tant que demi-pensionnaire au lycée Bugeaud, aujourd’hui connu sous le nom de lycée Emir Abdelkader. Durant ses années au lycée, il se fait une petite réputation en tant que gardien de but au football. Après obtention de son baccalauréat, il intègre en 1930, la classe de philosophie. Au mois de décembre de la même année, on lui diagnostique la tuberculose et dut rester pendant un certain temps à l’hôpital. A cette époque, Albert Camus commence déjà à écrire quelques ouvrages.
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Pendant un temps, Albert habite chez son oncle et sa tante Acault. Boucher de métier, son oncle est un homme cultivé et voltairien. C’est grâce à lui qu’Albert put profiter d’une bibliothèque riche et éclectique et put développer davantage sa culture et sa passion pour la littérature.
Même si après son séjour à l’hôpital, Albert ne put qu’étudier à temps partiel, son professeur de philosophie, Jean Grenier l’oriente vers une carrière d’écrivain. C’est cet homme qui le fera découvrir les œuvres de Nietzsche. En 1936, il obtient son diplôme d’études supérieures en Lettres, section philosophie.
Ses débuts dans le monde littéraire
Albert Camus intègre le Parti communiste algérien (PCA) en 1935. Il commence à rédiger son ouvrage intitulé L’Envers et l’Endroit. Au sein du parti, il fonde le « Théâtre du Travail », mais très vite, ses idéologies vont à l’encontre de celles du Parti. Albert proteste et fut évincé du PCA en 1937.
Face à ce rejet, il décide de créer le « Théâtre de l’Equipe » qui se tourne vers un théâtre plus populaire, laissant sa liberté à l’artiste. Cette nouvelle activité lui permet de faire de nouvelles rencontres et lui permis d’accéder au poste de rédacteur en chef dans le journal Alger Républicain. En septembre 1939, il intègre aussi le journal Le Soir républicain qu’il fonde avec Pascal Pia. Sa carrière journalistique lui permit de réfléchir sur la déontologie du journalisme et la liberté de la presse. En 1940, le gouvernement algérien interdit le journal Le Soir républicain.
Albert Camus part alors pour la France et s’installe à Paris avec sa seconde épouse, Francine Faure. Il obtient le poste de secrétaire de rédaction à Paris-Soir et fonde la revue Rivage. C’est à cette époque que sa correspondance avec André Malraux commence. Ce dernier l’encourage à publier certains de ses ouvrages dont L’Etranger.
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En 1943, il devient lecteur chez Gallimard et remplace Pascal Pia à la direction de Combat. Ce journal se qualifie toutefois de la « voix de la France » et Albert Camus refuse d’être associé, une fois encore à un parti politique.
L’année suivante, Albert Camus rencontre André Gide puis Jean-Paul Sartre. En 1946, il se lie également d’amitié avec René Char. La même année, il fit un bref séjour aux Etats-Unis, une période qui le pousse à écrire divers articles contre l’expansionnisme soviétique. En 1947, son roman intitulé La Peste devient un succès littéraire, suivi en 1949 par la pièce de théâtre Les Justes. En 1948, la série d’articles qu’il ramène des Etats-Unis devient un manifeste.
En 1951, il publie L’Homme révolté qui affiche clairement ses positions à l’égard du régime communiste. Sa prise de parti lui vaut de violentes polémiques de ses amis dont Jean-Paul Sartre avec qui il se brouille définitivement en 1952. Il rompt également avec Jean Sénac, un poète algérien que Camus traite de « petit égorgeur », car l’homme était engagé dans l’insurrection algérienne.
Le 16 octobre 1957, on lui décerne le prix Nobel de la littérature.
Découvrez les citations d’Albert Camus
Vie privée d’Albert Camus
En 1934, Albert Camus épouse Simone Hié. Cette dernière le trompe régulièrement et leur mariage ne dure pas. Il divorce d’elle en 1940 et épouse, en secondes noces, Francine Faure. Le couple eut des jumeaux en 1940 : Catherine et Jean Camus.
Durant son mariage avec Francine Faure, Albert eut beaucoup de liaisons. Celle avec Maria Casarès fut la plus pénible à son épouse puisque leur relation avait un caractère public.
Le jour de l’an 1960, Albert Camus se trouve avec sa famille et ses amis dans sa maison de Lourmarin. Le lendemain, le 2 janvier, son épouse et leurs enfants prennent le train pour rentrer à Paris. Albert Camus devait rentrer avec eux, mais il décida de rester un peu pour ensuite rentrer en voiture avec ses amis à savoir Janine et Michel Gallimard ainsi que leur fille Anne.
Le petit groupe regagne Paris dans une luxueuse Facel Vega. Ils passèrent la nuit à Thoissey puis reprennent la route le 4 janvier en empruntant la Nationale 6 puis la Nationale 5. Dans la voiture, Michel Gallimard se trouve au volant tandis qu’Albert s’assied côté passager à l’avant. Janine et Anne Gallimard, quant à elles, se retrouvent à l’arrière du véhicule. La puissante voiture roule à grande vitesse. En arrivant au lieu-dit Le Petit-Villeblevin, dans l’Yonne, la voiture dérape sur le sol mouillé, quitte la route et percute d’abord un premier platane puis se disloque contre un second. Le choc fut très violent et les journaux évoquent une vitesse d’environ 180 km/h. Ils disent aussi que le conducteur aurait eut un malaise, mais rien ne permet de vérifier cette hypothèse.
Albert Camus meurt sur le coup tandis que Michel Gallimard meurt six jours plus tard à l’hôpital. Les deux femmes assises à l’arrière, quant à elles, s’en sortent seulement avec quelques égratignures et bosses.
Albert Camus fut enterré à Lourmarin. En novembre 2009, le président Nicolas Sarkozy souhaite transférer sa dépouille au Panthéon. Jean Camus refuse toutefois le transfert, car cela allait à l’encontre de la pensée de son père. Sa fille, quant à elle, fut d’abord favorable à cette idée, puis finit par se ranger sur l’avis de son frère.
Même si, de son vivant, Albert Camus était un éternel incompris, de nombreux hommages lui furent rendu. Actuellement, plus de 175 écoles, collèges et lycées portent son nom en France. D’autres établissements culturels à travers le monde ont également été baptisés Albert Camus.
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